"Perspectives de l'immobilier après la révolution", tel est le thème d'une table ronde récemment organisée par Invest consulting NA, éditeur du guide de l'immobilier. Le débat qui a réuni les différents acteurs du secteur, a tourné autour de l'état actuel de l'immobilier neuf et ancien, le rôle des bailleurs de fonds dans la dynamisation du secteur immobilier, l'image du promoteur immobilier et la gestion des relations «client-promoteur» et transparence et droits de l'acquéreur en matière de calcul des surfaces.
On a également abordé, à l'occasion, la question d'autorisation du gouverneur et de vente aux étrangers, ainsi que les nouvelles techniques de commercialisation de l'immobilier et les nouvelles aspirations législatives pour le développement de la promotion immobilière.
M.Néjib Snoussi du ministère du Transport et de l'Equipement a exposé l'état actuel de l'immobilier neuf et a souligné que le secteur de l'immobilier intéresse de près le citoyen tunisien. Il a, en outre, rappelé que le nombre de promoteurs ayant un agrément s'élève à 2.040 précisant que tous n'exercent pas de façon continue.
Il a ajouté que selon les statistiques de 2010, le nombre de logements édifiés a atteint les 14.000 dont 62% dans le Grand-Tunis. Le conférencier a, par ailleurs, noté que 93% de l'activité des promoteurs concernent les régions de Tunis, Nabeul, Sousse et Safx , un choix qui se justifie, surtout, par un souci de commercialisation.
Il a, en outre attiré l'attention sur un problème majeur qui a fait surface depuis quelques années en l'occurrence celui du coût du logement et a souligné, à ce propos, que les promoteurs n'auraient pas pu maîtriser les coûts, fait qui a généré une inadéquation entre le prix de l'immobilier d'une part et le revenu des ménages de l'autre.
Il a, également, noté que cette flambée des prix est liée au prix des terrains et au prix des matériaux de construction qui ne cessent d'augmenter.
Pour ce qui est des défis du secteur, il a noté qu'il s'agit surtout de rétablir la relation entre le promoteur et l'administration et de savoir limiter les dépassements et notamment ceux liés aux délais de remise.
M. Chokri Keskes, président de la chambre syndicale nationale des agents immobiliers s'est penché de son côté sur la situation de l'immobilier ancien et a précisé, à ce propos, que l'inflation dans l'immobilier neuf entraîne une inflation dans l'ancien . Il a noté que la structure des agents immobiliers a, longtemps, été marginalisée. M. Keskes a, en outre, attiré l'attention sur l'absence de statistiques précises et fiables sur la situation de l'immobilier en Tunisie et a ajouté, dans ce même ordre d'idées, que le chiffre de 35.000 logements invendus annoncés par certains professionnels ne repose sur aucune statistique . Il a, également, évoqué le problème de financement et les conditions parfois impossibles à satisfaire imposées par les banques.
M. Tarak Chaâboui, promoteur immobilier a, de son côté, parlé de l'image de marque de la profession et de la gestion de la relation client, et a souligné que cette relation est primordiale pour l'image de la profession et pour le développement du secteur.
Il a noté l'image qui a toujours collé aux promoteurs serait injuste et serait notamment motivée par un certain ressentiment de la part des acheteurs qui déboursent de grandes sommes pour acheter un logement.
Il a, par ailleurs, noté que certains dépassements existent et ont, notamment, contribué à la dégradation de cette relation.
M. Chaâboui, note en outre que cette relation a été institutionnalisée par la loi, une loi qui donne au promoteur le droit de vendre un bien qui n'a pas encore été réalisé.
Il relève, enfin, que la confiance est altérée à partir du moment que certains articles de cette loi ne sont pas respectés et, notamment, celui spécifiant que l'avance acquéreur doit être bloquée, clause qui n'est pas toujours respectée par les promoteurs.
Source journal La Presse (par N. Chahed) Ajouté le 7 avril 2011.